Vo
Nguyen Giap Né
en 1912 à An Xa (province de Quan Bin), fils d’un mandarin de 2ème
classe francophobe, Vo Nguyen Giap fait de solides études d’histoire
de droit et d’économie à Hué, puis à Hanoï. Entretemps, arrêté
en 1930 pour activités subversives, il est condamné à trois ans de
prison mais libéré sur parole peu après. Il devient professeur
d’histoire à l’école Thang-Long à Hanoï en 1937. En 1939, membre
du parti communiste indochinois, il fuit en Chine à la déclaration de
guerre qui voit l’interdiction du parti lié à l’Union Soviétique,
elle-même alliée des nazis dans le pacte germano-soviétique. Marxiste
convaincu, il porte une véritable haine au capitalisme qu’il rend en
particulier responsable du décès de sa première épouse morte en
prison en 1941. Il prend part au congrès de Tsin-Ti qui voit la création
du Viet-minh, puis est chargé par Hô
Chi Minh de l’organisation de la guérilla contre les Japonais
en Indochine. Après le
coup de force des Japonais du 9 mars 1945, il profite de la disparition
de l’administration française pour intensifier le recrutement de
membres du Viet-Minh. Nommé
membre du comité de libération, il est ministre, chargé des forces de
sécurité, du premier gouvernement Hô
Chi Minh. A ce titre il pratique des purges sanglantes dans les
rangs nationalistes non communistes. Commissaire aux armées en mai
1946, ministre aux armées, puis ministre de la défense nationale de la
république démocratique du Vietnam en novembre 1946, il est très
vraisemblablement directement responsable du déclenchement du coup de
force sanglant du 19 décembre 1946 sur Hanoï, sur le Tonkin et sur
l’Annam qui se traduit par un échec. Par
la suite, il dirige les actions militaires contre les Français pendant
la première guerre d’Indochine. Il en est finalement vainqueur en mai
1954 à la bataille de Dien Bien Phu. Ministre de la
défense du Nord-Vietnam, il mène, en tant que commandant en chef, la
deuxième guerre d’Indochine contre les Sud-Vietnamiens et leurs alliés
Américains et de l’O.T.A.S.E.
jusqu’à la victoire de 1975 qui voit le Nord-Vietnam prendre le contrôle
du Sud-Vietnam. Il
démissionne du poste de ministre de la défense en 1980, est exclu du
bureau politique du parti communiste en 1982 tout en restant
vice-premier ministre jusqu’en 1991. Il est l’auteur de « Guerre
du peuple - Armée du peuple » publié en 1967 chez François
Maspero Le 8 mars 1946, le général Salan, commandant des
forces françaises de l’Indochine du nord, reçoit à sa demande, à
Hanoï, Vo Nguyen Giap qu’il ne connaît pas directement. Il vient
discuter des conditions d’application, sous l’aspect militaire, de
la convention franco-vietnamienne signée le 6 mars précédent. Ces
discussions conduisent, le 3 avril, à la signature d’un accord par
Raoul Salan et Vo Nguyen Giap. Raoul Salan revoit Vo Nguyen Giap le 7
avril 1946 au matin, quand celui-ci vient à son domicile offrir un
petit paravent laqué pour son épouse (leur fille Dominique est née
trois semaines plus tôt), et, le soir, lors d’un dîner avec Hô
Chi Minh, dîner au cours duquel les différends quant à
l’application des accords de mars apparaissent au grand jour. Au cours de la conférence préparatoire de Dalat,
du 17 avril au 11mai 1946, Raoul Salan, chef de la mission militaire
française, a pour principal interlocuteur Vo Nguyen Giap avec lequel il
noue des relations personnelles au cours des soirées suivant les séances
officielles. Giap aurait été alors jusqu’à offrir à Raoul Salan le
commandement des troupes de la République démocratique du Vietnam
Il le revoit à Hanoï le 16 mai suivant, lors
d’un dîner informel, avant d’accompagner Hô
Chi Minh par la voie des airs à la conférence de Fontainebleau. Quand Raoul Salan revient en Indochine le 19 mai
1947, la guerre est là et son adversaire implacable sera Vo Nguyen Giap
jusqu’au 28 mai 1953, date de son retour en métropole. En juillet 1984, au Val de Grâce, un diplomate vietnamien vient saluer la dépouille mortelle du général Salan au nom du général Vo Nguyen Giap qui le tenait en grande estime. |